Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Brigades vertes sur le Grand Site de Solutré Vergisson
19 mars 2008

Le Konik Polski

konik

Le Konik Polski est une race de chevaux primitifs, dont l'origine est à rattachée à l'existence en Pologne (à Zwierzyniec près de Biłgoraj) du parc animalier des comtes Zamoyski.

C'est en ce lieu qu'auraient été regroupés les derniers chevaux sauvages ou marrons de Pologne, dénommés tarpans, suite à la capture de ceux-ci dans la forêt de Białowieża vers 1780. Une autre source évoque la présence de ces chevaux dès le début du XVIIème siècle dans ce même parc animalier Zamoyski.

En 1806, ces chevaux sont distribués aux paysans de la région.

En 1902, soit un siècle plus tard, BELGOWSKIJ puis en 1921 (suite à une expédition scientifique réalisée en 1914) GRABOWSKI et SCHUCH décrivent dans la région de Biłgoraj des petits chevaux paysans caractérisés par leur petite taille (environ 110-130 cm au garrot), la fréquence de la robe gris-souris, une raie de mulet, parfois des zébrures foncées sur les membres. Le maintien de ces caractères archaïques chez des petits chevaux de travail était commun en Europe dans les régions pauvres et parmi les classes sociales dominées, mais le fait ce fut dans cette région que les derniers chevaux du parc Zamoyski furent finalement éparpillés, conférait à ces observations une valeur particulière.

On peut évidemment spéculer sur l'importance et la survivance de ces gènes "sauvages" introduits par rapport au stock domestique antérieur, de même que sur la fréquence de croisement avec des chevaux domestiques qui ont pu être réalisés au court du XIXème siècle. On sait cependant que cette région du nord-est de la Pologne fut longtemps très isolée et que les paysans laissaient les chevaux pourvoir eux-mêmes à leur nourriture dans les bois et les marais, et ne leur donnaient du fourrage que lorsqu'ils les utilisaient. Le milieu et le mode d'élevage peuvent donc avoir conservé par sélection naturelle les gènes les plus anciens.

A partir de 1923, les autorités polonaises décidèrent d'organiser l'élevage des petits chevaux paysans les plus caractéristiques : les premiers étalons furent installés dans le haras national de Janów Podlaski puis en 1928 sur le domaine de Dworzyszcze (lycée de Krzemieniec, aujourd'hui en Ukraine) et chez des éleveurs privés. Les produits étaient sélectionnés sur leur conformation et sur le maintien des traits jugés les plus primitifs (robe gris-souris).

En 1933, le professeur Tadeusz VETULANI de l'Université de Poznań, fit la proposition devant la section polonaise de la Société internationale pour la protection du bison, de lâcher dans la forêt de Białowieża plusieurs de ces petits chevaux.

Jaworski

Trois ans plus tard, cinq juments et un étalon sont lâchés dans une réserve de 36 ha créée dans la forêt de Białowieża. Dix juments et trois étalons supplémentaires y sont ajoutés par la suite. Ces chevaux provenaient en majorité de la région de Biłgoraj, d'autres avaient été collectés ailleurs dans l'est de la Pologne.

En 1939, cette réserve accueillait une quarantaine de chevaux. Les individus les plus précieux étaient conservés dans trois fermes d'études établies dans la province de Wilno (Vilnius) : la ferme de Kozłowsk (district de Postawa (aujourd'hui Pastavy en Bielorussie),
la ferme de Lubań (district de Wilno, aujourd'hui en Lituanie)
et celle d'Ist (district de Dzisna, aujourd'hui en Bielorussie).

gypse1

Lors de la seconde guerre mondiale, la majorité des chevaux ont été éparpillés, emmenés en Allemagne ou tués (tout ceux des fermes de la province de Wilno ont disparu). Mais intéressés par ces expériences, les autorités d'occupation allemandes ont laissé les Polonais poursuivre l'élevage de leur petit cheval, dans cinq nouveaux haras.

Après la guerre seules les écuries du haras de Puławy (7 juments, 1 étalon et 6 poulains : le groupe de Puławy) ainsi que 6 juments et un étalon du centre de Deraźne (le groupe de Wołyń) purent être ramenés sains et saufs en Pologne, des polonais les ayant accompagnés au moment des rafles. Après quelques pérégrinations d'un haras à l'autre, l'élevage fut réorganisé dans le haras de Popielno créé en 1949. La majorité des koniks de la réserve de Białowieża s'y retrouve également à la mort du Professeur VETULANI en 1952.

657px_Konik_typu_Tarpan_p

Lorsque l'Académie Polonaise des Science en prend la direction en 1955, elle reprend l'idée de l'élevage en milieu naturel et fait de la presqu'île de Popielno une réserve de 1600 hectares. Depuis lors, deux modes d'élevage coexistent:
- un élevage traditionnel en écurie (haras, fermes d'état et élevages privés)
- un élevage en semi liberté dans des réserves naturelles (une grande, Popielno, et des petites appelées refuges).
La marque de prestige de l'élevage polonais du konik polski est un sapin appliqué au fer rouge sur l'une des cuisses (la droite pour les chevaux des haras nationaux et des instituts expérimentaux, la gauche pour les autres). Aujourd'hui abandonnée, on retrouve cette iconographie sur la couverture des registres généalogiques polonais.

Aujourd'hui le Konik Polski peut être considéré comme sauvé dans son pays d'origine. La population polonaise était évaluée en 1999 à 430 juments en 120 étalons. Le stud-book polonais est fermé depuis 1984. Suite à l'exportation de koniks dans toute l'Europe (Pays-Bas, Belgique, Allemagne, Suisse, Angleterre, France, Russie, Lettonie...) la population totale approche quelques 2000 individus dont près de la moitié au Pays-Bas.

Publicité
Publicité
Commentaires
Brigades vertes sur le Grand Site de Solutré Vergisson
Publicité
Catégories
Publicité