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Brigades vertes sur le Grand Site de Solutré Vergisson
17 juin 2008

Tutoyer les sommets en s'initiant à la grimpe sur la roche de Vergisson

samedi 14 juin 2008

escalade

Tutoyer les sommets en s'initiant à la grimpe sur la roche de Vergisson

Aujourd'hui se déroule l'anniversaire du club d'escalade le Bidoigt. A cette occasion, il vous est possible de suivre une initiation qui vous donnera peut-être l'envie de «tutoyer les sommets». Notre reporter vous donne un avant-goût des sensations procurées
Rendez-vous à Vergisson où Jean-Noël Pascal, président du Bidoigt, attend notre reporter sur le parking, juste en-dessous de la roche qui culmine à 480 mètres au-dessus du niveau de la mer (13 mètres de moins que sa sœur de Solutré) et s'élève sur les paysages du Mâconnais de 30 mètres maximum.
Présenté comme cela, le caillou n'a rien d'impressionnant. Inoffensif, même…
Derrière ses lunettes, Jean-Noël indique le programme : « Nous allons commencer par une petite descente en rappel. Ensuite, nous ferons une voie ».
Après une ascension en empruntant un chemin pédestre, nous arrivons au sommet : « Nous allons faire cette descente sur le site le plus impressionnant et le plus photogénique. » Effectivement, alors que j'enfile le baudrier et que Jean-Noël m'attache avec la corde, je jette un regard furtif sur la falaise sans voir le sol en contrebas. Jean-Noël me fait prendre position sur une sorte de marche de trente centimètres sur quarante. Je regarde à nouveau derrière et je ne vois toujours pas ce cher plancher des vaches : nous nous trouvons en fait, sur un surplomb qui occulte ma vision et me fait perdre ma notion des distances. Jean-Noël fait tout pour me rassurer. Il m'indique de m'asseoir dans mon baudrier comme dans une chaise : c'est lui qui gère la descente. Mais mon appréhension est trop forte. Ma gorge se noue, ma bouche est sèche. Je boirais bien une bière à la terrasse d'un café !
Au bout de dix minutes de négociation, je n'arrive pas à lever le barrage de ma psyché… Et je me résous à confier à mon guide : « je n'y arriverais pas ! ».

Jean-Noël a, comme toujours, un plan B : « Nous allons aller un peu plus loin, vers une cheminée. Un endroit plus vertical… ». Je me sens rassuré, quoiqu'en sursis. Trois minutes plus tard, me voila à nouveau encordé, mais cette fois-ci, je vois le sol directement. Après quelques respirations profondes, je me dis qu'il faut que je ramène matière aux lecteurs. Un peu vexé aussi de ma « panne » précédente, je ne veux pas rester l'amant éconduit par cette roche et ses trente mètres de vide. Peu à peu, je me détends. Je m'assieds dans le baudrier, suspendu par cette corde qui devient un véritable cordon ombilical. Dans ma tête, j'ai l'impression d'être un éléphanteau empoté, trompé par la hauteur.
« Avoir peur du vide est naturel et normal » m'avait dit Jean-Noël, qui m'assure au fur et à mesure qu'il disparaît de mon champ visuel. En contrebas, j'entends les voix de grimpeurs dans le couloir d'à-côté, qui sans le savoir, me procurent de la joie : « Content de vous voir, les gars ! ». Mes pieds touchent le sol : enfin… J'ai vaincu cette foutue peur.
La suite sera plus tranquille, quoique plus physique : assuré depuis le bas par Jean-Noël, j'attaque l'ascension de la « voie des Zazous ». Trouver des prises, s'assurer qu'elles sont bonnes, utiliser plus ses jambes que la force des bras, respirer, prendre son temps, sentir que la corde se tend d'en bas par « l'assureur » dans les passages difficiles, trouver des solutions pour gravir progressivement l'aplomb sans oublier aussi de jeter un œil au paysage magnifique, d'écouter les cliquetis des mousquetons et les commentaires des grimpeurs que nous avons rejoints.
C'est plus logique dans le sens bas-haut, plus progressif. Après une escalade d'environ 15 mètres et confronté à un problème de prises que je ne trouve pas, je me résigne à effectuer une dernière descente en rappel, que je réalise avec beaucoup plus de confiance que la première.
Incontestablement, et contre tout ce que j'imaginais, l'escalade offre des sensations pures et fortes, même à des hauteurs modestes… vues d'en bas. La grimpe est une pratique très sportive néanmoins et nécessite une assez bonne condition physique.
Jean-Marc Mazué

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