Maconnais et art roman
L'église Saint-Martin de Chapaize date du premier âge roman. Le chevet et la voûte de la nef ont été repris au 12è siècle.
L'église a été magnifiquement restaurée récemment
Le clocher, élevé sur la croisée du transept, est une haute tour de 35 m de haut décorée de festons lombards.
Les énormes piliers (4,80 m de circonférence) sont ornés d'impostes en triangles renversés.
Saint Martin de Laives
C’est un art dépouillé. Chrétien ou athée, cette austérité entraîne au recueillement. On pense aux maçons, guidés par des moines, aux tâcherons qui ont travaillé dans la foi pour édifier ce monument où défilèrent des générations de paysans, d’artisans, de notables, dont beaucoup reposent encore dans le sol de la nef ou des chapelles
Perchée sur son piton – gardée avec égard,
Du fond de l’horizon, appelle le regard
Depuis huit siècles, et les passants lèvent la tête
Sur cette tour carrée, dans sa brume violette.
En goutte de rosée, elle reflète un monde.
Vergnes – buissons – et buis, l’entourent telle une onde.
Se repaissent mes yeux sur l’œuvre d’autrefois,
Et conçois que l’on pu s’adapter à sa foi.
Le chemin rocailleux est dur en sa montée
Aux priants – mortifiés – saoulés de pauvreté,
Misère du manant, peur de se faire occire
Par le roi – le seigneur – leur suzerain – leur sire,
Peur des épidémies – et peur des contagions,
Ou la peur qui a un nom : Guerres de religion.
Elle sut éviter, des hommes, leur colère,
Se garder très jolie elle, huit fois séculaire.
Elle eut son âge d’or, d’argent – ses temps heureux,
Et d’airain et de fer – qu’on dit calamiteux.
Elle eut le Moyen-Age, trois siècles pour le moins,
De ces temps révolus, elle en fut le témoin,
En vit les invasions. Les crues. La sécheresse.
Témoin des amoureux, souvent dans leurs caresses,
L’autoroute – où son bruit vient mourir sur ces pierres,
Trouble les frondaisons des pistes cavalières.
De nos jours, Saint-Martin, tu es un vrai trésor.
Illuminée la nuit, tes murs regorgent d’or.
Ton Saint Patron, d’un gueux, cacha la nudité,
Quand toi – ton art roman – éclate de beauté.
La Guiche, le 22 juillet 1990
Max LECOMTE
BLANOT
OZENAY
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